infra-mince dérisoire volatile possibles relations mobilité échappatoire mots vivant ouverture incongru poétique
Miettes ce sont des petits morceaux, des extraits d’images, de mots et de pensées qui se combinent, et se retrouvent côte à côte dans les gravures.
A l’origine, il y a l’idée de rapprochements. L’intuition et l’imagination sont des vecteurs de mon travail. Je m’intéresse aux choses à première vue futiles et discrètes.
J’observe les connexions possibles, le but est de trouver un point de contact entre deux éléments, pour passer d’un espace à un autre, du réel au récit, comme une entrée, une échappée.
Sortir les sujets de leur place initiale pour qu’ils deviennent incongrus, déplacés, poétiques, pour inviter à la rêverie.
Dans mes textes, je joue avec le double sens des mots avec leur son, pour créer des confusions et quiproquos. Les dialogues fonctionnent souvent sur des malentendus. J’y introduis parfois certaines expressions qui ne sont plus employées aujourd’hui, pour produire des décalages entre différents registres de paroles.
Ces courts textes sont en relation avec des images qui ne sont pas pensées comme étant des illustrations. Le texte qui est à proximité conditionne la lecture de l’image, je travaille autour de ces rapports d’influences.
La gravure
Parce qu’elle permet cet aspect combinatoire, la gravure est pour moi un moyen de donner forme à mes idées. Je travaille à partir de plusieurs matrices qui me permettent d’avoir une approche fragmentaire de l’image et de rapprocher des dessins sortis de mes carnets.
Je pratique la gravure en pointe sèche en autodidacte, suite à quelques stages chez l’artiste Anne Laure Héritier Blanc qui m’ont ouvert le champ d’exploration et la richesse des possibilités techniques de la gravure.
J’aime le mot « graver » car il évoque quelque chose qui reste profondément, et en même temps est contredit par la finesse et la fragilité du tirage de l’estampe.
Parcours
DNAP à l’ENSBA à Lyon, voyage en Amérique du Sud où je développe ma pratique des carnets de dessins et d’écriture et qui me marque profondément.
Citations et influences
« Faites-vous petit, ne blessez pas l’air » Nicolas Bouvier, L’usage du monde, 1963
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. » Paul Eluard
« Nous sommes les otages d’un monde muet qui nous environne. » Francis Ponge, extrait du film de Jean Daniel Pollet Dieu sait quoi.
« Comment s’y prendrait un arbre qui voudrait exprimer la nature des arbres? Il ferait des feuilles, et cela ne nous renseignerait pas beaucoup. Ne sommes-nous pas mis un peu dans le même cas? » Francis Ponge, Le parti pris des choses, notes premières de « l’homme« , p.214, Gallimard.
Mon rapport aux livres et aux images
« sur les rayons de ma bibliothèque, j’ai vu un monde surgir à l’horizon« . Jack London
Réintroduire du sens, inviter à la rêverie, « vaguer » cela peut être laisser vaguer son imagination. Comment l’objet livre peut modifier ou ouvrir un autre espace dans l’interprétation de l’image qu’il contient?